Le LMB et en particulier les tailleurs de pierre et leurs formateurs de la section de l’UFA (Unité de Formation en Apprentissage), se sont particulièrement illustrés ses derniers jours en réalisant un périple d’une semaine sur les traces des maçons de la Creuse qui devait les conduire jusque sur le parvis de Notre Dame. En effet, dans la cadre du chantier de la reconstruction, ils ont été invités à réaliser les maquettes à l’échelle 1 d’un élément de garde-corps (10 apprentis) et d’une gargouille (formateur Helip-Soulié Yann) qu’ils ont remis aux responsables de reconstruction.

Tout a commencé il y a un an quand Jean Martin, le président de la Société des membres de la Légion d’honneur, a contacté le lycée en vue du futur centenaire de la SMLH. L’idée ? Organiser une marche sur les traces des maçons de la Creuse jusqu’à Paris. Une marche de plusieurs jours, avec des étapes dans plusieurs villes symboliques où l’accueil sera alors fait par la section locale de la SMLH.
Le LMB, déjà impliqué par l’inauguration en décembre dernier, de l’Ecole Régionale du Patrimoine qui a vu la mise en place d’une réplique d’une travée complète de charpente de Notre Dame et d’une maquette au 1/10ème de sa toiture, souhaitait également mettre en avant ses capacités de formation en taille de pierre.
Ne pouvions-nous pas faire d’une pierre deux coups ?
Ainsi grâce à la SMLH, des contacts directs ont pu être établis avec les responsables de la reconstruction afin de disposer de relevés 3d (photogrammétrie et scan 3d) pour proposer la reproduction d’un élément de garde-corps et d’une gargouille en pierre de Saint-Maximin.

Une fois le premier travail de traitement des données 3D réalisé par M. GOUZOU Jacques (Formateur LMB licence BIM) restait à nos tailleurs de pierre à relever le défi de les réaliser dans un temps relativement court afin de pouvoir les remettre en « mains propres » à la fin de leur périple (taille du 30 août au 17 septembre).

Ce lundi 20 septembre, nos dix apprentis tailleurs de pierre accompagnés d’une vingtaine de leur camarades (section charpentiers et bâti ancien) se sont donc élancés pour une semaine de voyage sur les traces des maçons de la Creuse. Ils ont alterné déplacement à pied et en bus pour rejoindre et visiter des chantiers emblématiques en cours et des édifices construits par les maçons creusois.

(photo La Montagne)
Pour rappel, un bref résumé de l’histoire des maçons de la Creuse :
« Au cours des siècles derniers, de nombreux paysans creusois durent aller chercher ailleurs un complément de ressources indispensable à la survie de leur famille. C’est ainsi qu’a débuté une migration saisonnière en direction de l’ouest mais surtout de Paris où le pic a été atteint, sous Napoléon III, à l’occasion des gigantesques travaux d’urbanisme mis en œuvre par le baron Haussmann, préfet de la Seine. Dès l’âge de 12 ans, les garçons accompagnaient leur père sur la route qu’ils faisaient à pied, même si le plus souvent, à Orléans, ils prenaient la patache (diligence) qui les conduisait jusqu’à Paris. C’est l’époque de Martin Nadaud, l’apprenti-maçon devenu préfet, et des premières lois de protection sociale. La route des maçons suivait un itinéraire d’environ 350 km, quittant la Creuse à Genouillac, passant par l’Indre, le Cher, suivant ensuite la future Nationale 20, passant dans l’est du Loir-et-Cher pour aller jusqu’à Orléans puis Paris ».
Ce cheminement des apprentis sur la route des maçons de la Creuse s’inscrit dans le cadre du centenaire de la Société des membres de la Légion d’honneur, qui a vu notamment le rassemblement des jeunes de la SMLH, le 26 septembre, à l’Hôtel des Invalides sous le patronage du Président de la République. Il a pour objectif de mettre en lumière « la valorisation de l’apprentissage et de la formation professionnelle en alternance, érigée en cause nationale de la SMLH via son projet associatif SMLH 2030 ».


L’ultime étape du voyage : l’hôtel de ville de Paris où Karen TAÏEB, Adjointe à la maire de Paris en charge du patrimoine, de l’histoire de Paris et des relations avec les cultes, a reçu nos apprentis. C’est là que sont actuellement exposés la gargouille et le garde-corps qui pourraient par la suite, rejoindre l’espace pédagogique de la cathédrale, une fois sa restauration achevée.

L’aventure n’est peut être pas terminée, car pour l’heure rien n’a été arrêté en terme de choix constructifs sur le chantier de reconstruction de Notre Dame et il n’est pas exclu que notre établissement soit à nouveau sollicité pour la reproduction de nouvelles pièces.
Nous ne pouvons que remercier et féliciter toutes les personnes et en particulier, les apprentis qui ont pris part à la réussite de cet évènement que l’on peut qualifier d’historique pour notre établissement.
Nos apprentis de Taille de Pierre et leurs formateurs :
BMA Gravure : FIOR Matéo
BP Métiers de la Pierre : CLAUS Clovis – HAIDARA CHERIFE Amadou – LOGEAIS Clément – CARTRON Valentin – OSIEGAS Orane – SERREAU Mattias
Bac Pro Métiers et Arts de la Pierre : BUFFERNE Kyllien – GAMBART Quentin – NGUYENVANPHU Andréa
Formateurs : VERDIER Alexandre – HELIP-SOULIE Yann