Aussi bien au Lycée Professionnel qu’au Lycée Technologique, le Lycée des Métiers du Bâtiment, bientôt centenaire, perdure dans l’excellence. Les chiffres le montrent : 97 % de taux de réussite au Lycée Technologique et des médailles qui se cumulent dans les concours pour le Lycée Professionnel.
Afin de comprendre comment le L.M.B. arrive encore aujourd’hui en tête de liste du Limousin pour certains taux de réussite aux examens, (94% dans la filière génie civil, et 100% dans la filière bois) nous avons rencontré l’équipe pédagogique qui suit les élèves du Lycée Technologique.
Pascale Cantarel enseigne la construction et le dessin industriel à des élèves de Première et Terminale STI, option Génie Civil. Selon elle, la réussite s’explique en premier lieu grâce à l’effectif des classes : « Nous avons une approche personnalisée des jeunes. Chaque classe est constituée d’un petit groupe d’élèves. L’enseignement est beaucoup plus individualisé. D’ailleurs, en fonction des effectifs, il peut y avoir des dédoublements de classe, afin de maintenir des petits groupes. »
Le L.M.B. propose de nombreuses sorties pour les élèves. Mme Cantarel organise deux voyages dans l’année : « Une première visite – découverte de chantiers, puis en fin d’année, une deuxième sortie pédagogique, afin de voir en pratique ce qui leur a été enseigné dans l’année. » En accord avec ses collègues, l’enseignante garde les élèves sur un cycle de deux ans, en Première et en Terminale. Cela permet un suivi toujours individualisé. « Sur deux ans, nous apprenons à connaître les jeunes, et les préparons aussi à la suite : on fait plus que les préparer à l’examen. » Sur une base de volontariat, il arrive à Mme Cantarel d’aider les élèves le mercredi après-midi, selon leurs besoins et leurs demandes.
Ce suivi d’élèves, Florence Guilloteau en a bien suivi l’importance. Mme Guilloteau est Conseillère Principale d’Education au L.M.B. en charge du Lycée Technologique. « Ici, nous avons vraiment un suivi individualisé des élèves. La plupart sont internes et nous les connaissons bien.
Dès le début de l’année, nous travaillons avec les professeurs principaux pour repérer les élèves en difficulté. Nous avons ensuite des entretiens individualisés avec eux pour définir leurs besoins. Une fois cela défini, l’équipe de la vie scolaire prend en charge l’élève. » Mme Guilloteau nous explique : « Nous avons un tableau des compétences de chacun des 24 assistants d’éducation, et déterminons quelle personne peut aider l’élève, en aménageant son emploi du temps par rapport à celui du jeune. » « Nous partons sur la base du volontariat de l’élève, et ça marche plutôt bien. Les jeunes sont décidés à y arriver. »
Nous avons rencontré le jeune Alexandre Steunou, qui avait des difficultés en mathématiques et en construction mécanique. Il a réussi. Il est aujourd’hui en BTS enveloppe du Bâtiment au CFA du L.M.B. « C’est vrai qu’il y a eu du travail de ma part pour réussir, mais j’avais un réel soutien de l’équipe pédagogique. Entre les surveillants et les professeurs, je faisais en moyenne 5 heures de soutien par semaine. Je suis passé de 5 ou 6 de moyenne en math et construction mécanique à 14 au bac ! Je ne peux que les remercier tous ! Quand on vous propose cette aide, on ne peux pas la refuser ! »
Alexandre Paul, jeune enseignant en génie industriel bois, nous parle aussi de la motivation de ses élèves. « Ils n’ont pas choisi d’être ici par hasard, comme ça peut l’être dans un bac général. Ils ont une passion et une conviction, et les résultats s’en ressentent. »
Cette motivation est aussi due à la méthode d’enseignement du L.M.B. : en ateliers, les élèves découvrent la théorie et la pratique, « sous leurs yeux et sous leurs mains », comme s’amuse à le dire M. Paul. Il nous explique : « Ici, nous travaillons sous forme de projets : les élèves sont indépendants, ils y acquièrent une autonomie, donc ils s’investissent. Par ailleurs, ils sont amenés à travailler en équipe, de ce fait ils s’entraident, ce qui permet la progression de tous.»
N’oublions pas qu’en plus d’une bonne méthode pédagogique et de la motivation des élèves, le Lycée des Métiers du Bâtiment a su se doter des meilleurs équipements. L’environnement du L.M.B. (les 18 ha, la quinzaine d’ateliers, les équipements de loisirs…) aide bien sûr au bon développement de l’élève.
D’excellents résultats aux examens… et aux concours !
Les élèves du L.M.B. s’étaient déjà distingués en Taille de Pierre et en Charpente lors du concours des Olympiades des Métiers : deux d’entre eux se sont rendus à Lille pour les qualifications nationales. Plus récemment, lors du concours annuel organisé par la Société Nationale des Meilleurs Ouvriers de France, les élèves issus du Lycée Professionnel ont su se démarquer, et deux d’entre eux participeront au concours national !
En menuiserie, Luc Plumereau, élève en Terminale BEP « Métiers du Bois », a décroché deux médailles d’or, en départemental et régional. Ses camarades Yoann Vignon, Loïc Brandon et Romain Tronche n’ont pas démérité. L’exercice était un lambris d’appui rampant (pour un habillage de mur), et la crémaillère d’escalier. Luc nous explique sa démarche : « C’est un style Louis XV, il faut donc du chêne. Mais il faut travailler différents bois, sans trop abuser des couleurs. Tout cela est noté. J’ai appris énormément de choses en faisant cet exercice. J’ai rencontré des problèmes, j’ai dû recommencer certaines pièces. Mais cela m’a permis de mettre en valeur mes capacités. » Notons que le jeune Gilbert Aubrun a fait un exercice dans le domaine « mobilier », et recevra un prix hors concours.
En Taille de Pierre, les deuxième année de CAP ont aussi taillé de belles pièces. Clément Guillaumain a lui aussi décroché les deux médailles d’or, départementale et régionale, et pourra ainsi présenter son travail à Marseille pour les qualifications nationales. Ses camarades Arnaud Gayout et Christopher Bertrand n’ont pas démérité avec respectivement une médaille d’or départementale, une médaille d’argent régionale, et pour Christopher une médaille de bronze départementale. L’exercice était une corniche sur son socle, au choix en granite ou en calcaire. Clément nous explique ses difficultés : « Il est demandé beaucoup de précision ; il y a plein de détails, de cotes en millimètres à respecter…De plus, on s’engage sans connaître l’épreuve ! Mais en même temps, ce genre de concours nous rend fiers, on apprend à surpasser nos difficultés. Ca fait plaisir de sortir un bel ouvrage comme ça ! »
Il nous reste à espérer pour ces jeunes volontaires d’être sélectionnés parmi les meilleurs au concours national, qui se déroulera en juin à Marseille !